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En Inde une religieuse enseigne la théologie à Dehli

Entre séminaires et bidonvilles

 Entre séminaires et bidonvilles  FRA-035
29 août 2024

Sœur Shalini Mulackal, professeure au Vidyajyoti College of Theology, partage son expérience de l’enseignement de la théologie contextuelle, en emmenant ses étudiants dans les bidonvilles de la ville indienne de Delhi afin qu’ils s’engagent plus profondément à promouvoir la cause des pauvres.

Depuis 1999, sœur Shalini Mulackal est professeure de théologie systématique à l’université Vidyajyoti, une importante université théologique jésuite à Delhi, en Inde. Alors qu’elle préparait son master dans ce même établissement, elle a vécu dans un bidonville, où sa communauté vivait et travaillait.

Son expérience dans les bidonvilles est devenue la base de l’utilisation cohérente de la méthodologie contextuelle de la théologie, qui vise à réaliser une transformation au sein des individus et de la société. Tout en enseignant, elle a continué à visiter les bidonvilles avec ses étudiants et les a guidés dans leur réflexion théologique.

Exposition à la périphérie

Sœur Shalini a été une source d’inspiration pour de nombreux jeunes théologiens en Inde en raison de sa façon particulière de «faire de la théologie». Elle emmène souvent ses étudiants dans les bidonvilles, auprès de ceux qui vivent littéralement en périphérie, comme dans une décharge.

Avec ses étudiants, sœur Shalini a souvent participé à des manifestations de femmes luttant contre la violence et le viol, ainsi qu’à des manifestations de personnes déplacées et de personnes victimes de discrimination dans le cadre de mégaprojets. Leur participation a servi d’action symbolique de solidarité avec des groupes privés de leurs droits humains fondamentaux.

Sœur Shalinni dit que sa force motrice en tant qu’enseignante a été sa «passion pour le Christ et sa compassion pour les victimes de systèmes sociaux injustes».

Théologie contextuelle

Sœur Shalini considère que l’objectif de faire de la théologie est de favoriser la transformation à la fois au sein de l’individu et au sein de la société. Par conséquent, le contexte de l’enseignement de la théologie doit partir de la perspective et de l’expérience des pauvres.

Sa méthode d’enseignement vise à souligner la nécessité d’adopter une option préférentielle pour les pauvres et à insuffler la même flamme à ses étudiants. «Par mon enseignement, mes exemples et mon inter-action avec les étudiants», a-t-elle déclaré à Vatican News, «j’espérais qu’au moins certains étudiants s’engageraient véritablement au service des pauvres».

Nécessité d’un point de vue féminin

Sœur Shalini est une fervente partisane de l’introduction du point de vue des femmes dans toutes les disciplines de la théologie et dans tous les aspects de la vie de l’Eglise. «Notre système actuel de formation au séminaire doit être modifié», a-t-elle déclaré. «Les responsables de l’Eglise chargés de la formation des séminaristes en Inde devront réfléchir à la manière dont davantage de femmes peuvent participer à la formation et à l’enseignement au séminaire».

Sœur Shalini a contribué au processus synodal en cours, tant dans l’archidiocèse de New Delhi qu’au sein de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (ccbi). En parcourant le rapport de synthèse de dix pages des différents diocèses de rite latin en Inde, elle a rappelé que les femmes étaient émues aux larmes lorsqu’elles expérimentaient, pour la première fois, la possibilité de s’exprimer sans crainte et d’être entendues.

«Il est certain que l’Eglise, sous la conduite du Pape François, fait tout son possible pour écouter les femmes et répondre à leur situation difficile», a déclaré sœur Shalini. «Par exemple, il n’y a pas long-temps, le Pape François a nommé trois femmes au dicastère pour les évêques. En 2020, il a nommé six femmes au Con-seil pour l’économie du Vatican. Le Pape François a également permis aux femmes de voter au synode de la synodalité».

Religieuses du futur

Sœur Shalini est convaincue qu’aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de religieuses engagées qui témoignent de leur vie.

Elle pense qu’elles doivent répondre aux nouveaux besoins en tant que conseillères, mentors, guides spirituels, théologiennes, thérapeutes, ministres de la pastorale, militantes des droits de l’homme et de l’environnement.

#sistersproject

Greta Pereira