· Cité du Vatican ·

Invités à entendre le Christ nous dire «Effata!»

 Invités à entendre  le Christ nous dire «Effata!»  FRA-036
05 septembre 2024

Dimanche dernier déjà, la lettre de Saint Jacques associait «la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion» et le fait de «venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur», indiquant que mettre en pratique la Parole est indissociable de l’attention aux plus faibles, que la pureté n’est pas ce qui me sépare de l’autre, comme dans l’esprit des pharisiens, mais est au contraire conditionnée par le lien à l’autre, avec une prédilection pour celui qui est rejeté. Les textes d’aujourd’hui s’inscrivent dans la même veine. Le psaume 145, qui répond au livre d’Isaïe, est peut-être une clé pour bien entendre la première lecture: «le Seigneur fait justice aux opprimés; délie les enchaînés, redresse les accablés, protège l’étranger». Alors, si «le Seigneur aime les justes» (Ps 145, 8), ce qui précède nous révèle la nature de cette justice. Quant à la lettre de Jacques qui a parfois des intonations qu’on pourrait juger révolutionnaires à l’intention des riches (Jc 5, 1-5), elle nous interroge sur la place des pauvres dans nos assemblées, dans nos maisons… Nous pouvons alors entendre en écho l’évangile du jour: «Effata!», «Ouvre-toi!» c’est ce que chacun de nous est invité à faire pour que nos communautés soient ouvertes aux plus pauvres. Dans l’évangile les guérisons sont des signes et celle que raconte celui de ce dimanche n’est pas neutre. Etre sourd et muet restreint la possibilité de relation, surtout à cette époque où personne n’avait pas encore inventé la langue des signes. Quand nous sommes sourds aux appels de nos frères, nous sommes invités à entendre le Christ nous dire «Effata», quand notre langue est incapable de dire une parole qui encourage, quand nous ne savons dire ni merci, ni pardon, nous sommes invités à entendre le Christ nous dire «Effata!». Peut-être alors, voyant notre ouverture, les femmes et les hommes qui nous entourent pourront-ils discerner Dieu à l’œuvre en nos vies et rendre grâce en disant: «Il a bien fait toutes choses»!

*Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Ma vie et le sourd-muet

Avant mon Fiat, j’étais sourd et muet à Dieu et donc aux autres!

Mes pieux écrits, un enseignement discret, veulent jouer un rôle,

t’ouvrir les oreilles pour écouter et entendre la Parole,

et te délier la langue afin de L’annoncer en apôtre.

Le Christ, le sourd-muet et moi

Hier, Jésus m’a touché; comme le sourd-muet, j’ai poussé un cri!

Il m’a converti, libéré de mes prisons intérieures,

ouvert à scruter les Evangiles, afin d’être meilleur

et te proclamer ma foi adulte dans tous mes écrits.

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 8 septembre,
xxiiie du Temps ordinaire

Première lecture: Is 35, 4-7a

Psaume: 145

Deuxième lecture: Jc 2, 1-5

Evangile: Mc 7, 31-37

Bruno Lachnitt*