Après le discours du matin aux autorités du Luxembourg, dans l’après-midi, le Pape François a rencontré la communauté catholique dans la cathédrale Notre-Dame. Son discours a été dense, riche d’idées, centré sur le thème du service, de la mission et de la joie. Il arrive parfois que, outre le discours, les paroles improvisées saisissent l’essence du message que le Pape veut transmettre. C’est ce qui est arrivé dans ce cas: avant même de commencer à lire le discours préparé, le Saint-Père a voulu citer l’Ancien Testament et ce qu’il a défini de «refrain» qui, dans le texte biblique, «revient, revient, revient: la veuve, l’orphelin et l’étranger» et il a ajouté: «Avoir compassion — dit le Seigneur, déjà dans l’Ancien Testament — de ceux qui sont abandonnés. A cette époque, les veuves étaient abandonnées, les orphelins aussi, ainsi que les étrangers, les migrants. Les migrants font partie de la révélation» et il a remercié le peuple luxembourgeois pour ce qu’il fait pour les migrants. Le service, ajoutera-t-il ensuite, revêt une dimension fondamentale qui est celle de l’accueil.
Mais tout cela doit être vécu avec joie. Et ici, à la fin de son discours, il y a eu un autre «hors programme», en référence également à l’Ancien Testament, parce que le Pape, en parlant de la joie, a rappelé que «le roi David dansait devant le Seigneur et c’était une expression de fidélité». La joie associée à la danse. En effet, a-t-il expliqué, «notre foi est ainsi: elle est joyeuse, “dansante”, parce qu’elle nous dit que nous sommes les enfants d’un Dieu ami de l’homme, qui nous veut heureux et unis, et ne peut être davantage réjoui que par notre salut. A ce propos, je vous en prie, ces chrétiens tristes, ennuyeux et à la triste mine font du tort à l’Eglise. Non, ce ne sont pas des chrétiens. S’il vous plaît, ayez la joie de l’Evangile: c’est ce qui nous fait tant croire et grandir».
Le chrétien comme homme de la joie. Et la joie n’est pas seulement un «état d’âme», mais c’est une force qui bouge, bouscule, qui se répand comme une forte contagion. Telle est la «danse» à laquelle se réfère le Pape qui a voulu rappeler une belle fête traditionnelle luxembourgeoise de Pentecôte dans la ville d’Echternach connue sous le nom de procession de printemps, Springprozession, qui «a lieu en mémoire de l’infatigable travail missionnaire de saint Willibrord, évangélisateur de ce pays. Toute la ville se déverse dans les rues et sur les places en dansant, avec de nombreux pèlerins et visiteurs qui accourent, et la procession devient une très grande et unique danse. Grands et petits, tous dansent ensemble vers la cathédrale — cette année, même sous la pluie, paraît-il —, témoignant avec enthousiasme, en souvenir du saint pasteur, combien il est beau de marcher ensemble et de se retrouver tous frères autour de la table de notre Seigneur». Et ici, le souvenir du roi David qu chante les Psaumes en jouant et en chantant devant l’arche de l’Alliance est en effet parfaitement adapté.
Il y a quelques jours, lors du précédent voyage apostolique à l’autre bout du monde, à Dili, au
Timor oriental, le Pape avait improvisé sur les jeunes et la danse, en disant que «la vie vient avec la danse». La danse comme force primordiale. Les experts disent que la danse est la première forme artistique sous laquelle s’est exprimé l’être humain, parce que c’est la plus essentielle, la plus pauvre: pour danser, il suffit d’écouter les battements de son cœur et de suivre le rythme avec les mouvements de son corps.
Danse et vie vont de pair. Dans le cœur du Vieux Continent, le Pape François est venu apporter la contagion de la joie dansante en invitant tous, todos, à prendre part à la grande danse de la vie du monde. (andrea monda)
Andrea Monda