Les religieux consacrés du Ghana, en plus de leurs nombreuses autres activités, trouvent le temps d’aider la communauté à prendre conscience de la nécessité de protéger la création, en se concentrant en particulier sur la pollution plastique, qui est devenue un grave problème, surtout dans les zones périphériques proches des villes.
La pollution est facile à repérer à Donkorkrom, dans la région orientale du Ghana, en Afrique de l’Ouest. En flânant dans la ville, du seuil des maisons aux marchés en passant par les rues, on peut voir des sacs plastiques qui jonchent le sol. Les habitants de Donkorkrom boivent souvent de l’eau dans des sacs plastique et régulièrement, immédiatement après avoir bu l’eau, ils jettent le sac plastique par terre, n’importe où.
Il n’est pas rare de voir du plastique jeté dans les cours d’écoles ou d’églises, malgré les nombreuses demandes des prêtres et du clergé de faire plus attention.
Une destruction causée par la pollution
Jeter aveuglément des matières plastiques par terre a de graves conséquences sur l’environnement. Par exemple, la pluie déplace le plastique et l’incruste dans la terre, ce qui est souvent découvert uniquement lorsqu’on va labourer pour semer, et que l’on trouve alors une terre morte sur laquelle rien ne peut germer à cause de la pollution plastique.
Un autre problème résultant de la pollution plastique est l’obstruction des gouttières et, lors-qu’il pleut, l’eau ne peut s’écouler et provoque des fuites et des inondations, causant ainsi des dommages plus importants à la communauté.
La pollution plastique n’est pas seulement nocive pour le sol, mais aussi pour les animaux, qui font partie de la création de Dieu. Certains plastiques transportés par la pluie ou par les inondations restent en suspension dans l’herbe, et si des animaux les avalent par erreur, ils meurent.
Des chercheurs de solutions
Les religieux consacrés se sont engagés à sensibiliser la communauté à la nécessité de protéger l’environnement. Ils le font en faisant participer la communauté à des conférences et à d’autres activités sur le sujet, mais surtout avec leurs propres réalités vécues. Ils s’engagent à prendre l’initiative pour que d’autres suivent.
Leur objectif est de continuer à protéger l’environnement dans leurs communautés religieuses et leurs paroisses, afin que les membres de la communauté locale, lorsqu’ils leur rendent visite, voient, prennent conscience et suivent l’exemple.
Les religieux sont également convaincus que pour que cette lutte porte des fruits, il est nécessaire de trouver des alternatives pour combattre la pollution plastique. C’est pourquoi ils envisagent de fabriquer des sacs à provisions utilisant des fibres ou des matériaux qui peuvent être éliminés, afin de les utiliser consciemment pour faire les courses au lieu de transporter de nombreux sacs plastiques depuis le magasin, ce qui ne fait qu’aggraver la pollution.
Ils pensent que si les membres de la communauté les voit faire cette démarche, cela entraînera un changement positif chez eux et ils prendront plus conscience de la nécessité de préserver la -terre.
Une procession aux flambeaux
En juin 2024, les personnes consacrées du vicariat apostolique de Donkorkrom ont défilé dans la ville de Donkorkrom lors d’une procession aux flambeaux, portant des pancartes et une banderole en faveur de la protection de l’environnement.
La procession a été conduite par le père Bernard Adjei Appiah, svd, président de l’Union religieuse africaine du Ghana et administrateur de la cathédrale Saint-François-Xavier de Donkorkrom.
La procession aux flambeaux a été l’une des activités promues par la Conférence des supérieurs majeurs des religieux du Ghana, pour la célébration de l’Année jubilaire et de l’Année spéciale pour les religieux déclarée par le Pape François, dont le thème est «Tu envoies son souffle et tu renouvelles la face de la terre» (Psaume 104, 30).
Dans son discours à la fin de la procession, le père Bernard a déclaré: «Alors que nous sommes tous en chemin, Dieu nous a donné quelque chose de très beau, à savoir la Terre. Il nous est demandé d’en prendre soin et de ne pas la détruire ni de l’abîmer».
Il a également exhorté les étudiants et les élèves présents à veiller à ramasser tout le plastique qu’ils trouvent dans l’enceinte de l’école, et a appelé un représentant de chacun des groupes et des institutions de l’Eglise présents, chacun tenant une pancarte, et leur a demandé de s’engager à protéger la Terre.
Un processus de sensibilisation continu
La sensibilisation au problème de la pollution plastique est un processus continu qui porte ses fruits. Ainsi, un enfant sur deux de la classe de maternelle sait qu’il faut jeter le sachet de biscuits dans une poubelle et non par terre. Même les enfants de l’école du dimanche savent qu’ils doivent ramasser tout le plastique qu’ils trouvent par -terre.
Pour la prochaine étape de sensibilisation, les religieux prévoient d’apporter des poubelles pour ramasser le plastique dans les rues, au lieu des banderoles, afin de faire passer plus facilement le message à la communauté.
#sistersproject
Sylvie Lum Cho