Il y a un an, l'attaque terroriste inhumaine du Hamas contre des citoyens israéliens, pour la plupart des civils — des enfants, des jeunes, des personnes âgées, des familles entières — a franchi un pas de plus vers l'abîme de la troisième guerre mondiale. Le monde, déjà marqué par l'agression de la Russie contre l'Ukraine et les nombreuses autres guerres oubliées, a vu le conflit israélo-palestinien, jamais endormi, se ranimer de manière dramatique. Tragique est le bilan de cette journée de massacres qui a coûté la vie à plus d'un millier de personnes, accompagné de l'affaire déchirante et toujours inachevée des otages, dont beaucoup ont été tués au cours des derniers mois. Tragique est le bilan de la riposte israélienne, qui a conduit à raser Gaza, faisant près de 42.000 victimes, dont des milliers d'enfants. Des centaines de milliers de personnes ont perdu leur maison et vivent comme des personnes déplacées dans la précarité, dans l'attente d'une trêve, avec la peur de la prochaine bombe ou du prochain drone tueur avec ses «dommages collatéraux», c'est-à-dire la mort de civils innocents.
Les exécutions ciblées lors des frappes, les missiles tirés sur Israël par les milices libanaises de Hezbollah puis par l'Iran, l'invasion du Liban par l'armée israélienne… Une escalade qui semble aujourd'hui sans fin.
Les gouvernements sont incapables de mettre fin au carnage au Moyen-Orient, ainsi qu'à la guerre sanglante qui détruit l'Ukraine. Alors que des sommes colossales sont dépensées dans la course aux armements, la diplomatie est la grande absente de la scène internationale. La politique est muette, «négociation» et «compromis» sont devenus des mots imprononçables. Personne ne semble être en mesure d'arrêter cette spirale de violence inouïe.
A l'occasion du premier anniversaire du massacre du 7 octobre 2023, le jour où l'Eglise célèbre Notre-Dame du Rosaire, le Pape François a invité à une journée spéciale de prière et de jeûne pour la paix. Ces derniers mois, l'Evêque de Rome a continué de crier, sans être entendu, appelant à un cessez-le-feu et à des chemins de paix. Aujourd'hui, ce cri devient encore plus choral et s'adresse au Ciel. Dans l'espoir que le Seigneur de l'histoire ouvre le cœur des responsables des pays et que l'on parvienne à des «négociations honnêtes» et à des «compromis honorables» pour mettre fin à la folie de la guerre. Parce que même la paix la plus imparfaite et la plus précaire est préférable à l'horreur de la guerre, même celle qui est considérée comme la plus «juste». (andrea tornielli).
Andrea Tornielli