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Haïti Enfance volée

A child reacts as families displaced from their homes after a deadly attack by members of the Gran ...
17 octobre 2024

La pauvreté tenaille de plus en plus la population épuisée en Haïti, confrontée aux violences et aux razzias des bandes armées. Un des derniers épisodes de violence a été celui qui, début octobre, a entraîné la mort d’au moins 115 personnes dans la ville de Port Sondé, à l’ouest du pays. Nombreuses sont les familles déplacées, comme celle de l’enfant que l’on voit sur la photo prise dans un parc de la ville assaillie par les gangs.

Face à la crise qui continue de faire sombrer le pays des Caraïbes, les enfants et les adolescents — poussés par la faim et la pauvreté, une urgence devenue quotidienne — sont recrutés par des criminels sans scrupules, subissant des maltraitances et commettant des crimes sous la contrainte, dans un cercle vicieux de violences et d’abus inouïs.

Des années de désordre politique, ainsi que des conditions économiques dévastatrices également causées par des catastrophes naturelles répétées, ont conduit à la prolifération en Haïti de groupes armés auxquels, en l’absence d'autres moyens de survie ou de protection, de nombreux enfants sont de plus en plus contraints de se joindre.

Selon les éléments qui ressortent d’un rapport de l’organisation humanitaire Human Rights Watch, dans les derniers mois seulement, des centaines — voire des milliers — de mineurs se seraient joints aux bandes. Pour de nombreux enfants, s’associer aux criminels, qui contrôlent actuellement une grande partie du pays, est l’unique option qu'ils ont pour avoir de la nourriture et un toit. L’Onu a estimé qu’en Haïti, au moins 125.000 mineurs souffrent de faim aigüe. Aujourd’hui, presque un tiers des membres des gangs sont des enfants, parfois recrutés à travers les réseaux sociaux et soumis à une contrainte perpétuelle. Ils sont utilisés pour faire les commissions, obtenir des informations sur les activités de la police, cuisiner et transporter des armes. Mais ils sont de plus en plus contraints à commettre des crimes plus graves, comme des enlèvements ou des homicides, en échange de petites sommes qui seront utilisées pour aider leurs familles qui vivent dans l’indigence. L’existence des mineurs d’Haïti est désormais une existence faite de faim, de crimes et de souffrances. (francesco -citterich)