· Cité du Vatican ·

L’angoisse du croyant est le salut des autres

 L’angoisse du croyant est le salut des autres  FRA-046
14 novembre 2024

L’évangile de Marc date de la fin des années 60, après la persécution de Néron qui prit prétexte de l’incendie de Rome pour en accuser les chrétiens. Peu avant ces lignes, comme dans le texte de Daniel, on peut lire: «en ces jours-là il y aura une détresse comme il n'y en a jamais eu depuis le commencement» (Mc 13, 19). Beaucoup ont depuis pensé vivre cela. Aujourd’hui encore, la liste est longue des lieux où la détresse dépasse l’entendement. N'espérons pas savoir le jour de la fin du monde, même les anges, pas même le Fils, n’en connaissent l’heure. Mais «sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte», écho d’apocalypse 3, 20 où cela fait figure de promesse. Au centre du passage, trois petits mots ont une musique entraînante: «laissez-vous instruire». Et le signe offert avec la comparaison du figuier est la tendresse. Le Fils de l’homme à notre porte, notre cœur sera-t-il assez tendre pour que sa Parole prenne chair? Daniel nous annonce l’imminence du jugement et il se trouve que nous célébrons ce dimanche la journée mondiale des pauvres, voulue par le Pape François. Dans la misère, on vit dans sa chair un temps de détresse comme il semble n’y en avoir jamais eu. Le Fils de l’homme à notre porte prend la figure du pauvre devant qui nos portes sont trop souvent fermées. Car ce n’est pas un dimanche par an que nous sommes invités à les accueillir, mais chaque jour. Avons-nous peur du jugement? Etre croyant n’est pas vivre dans l’angoisse de savoir si on sera du bon ou du mauvais côté mais s’en remettre avec confiance à la miséricorde de Dieu et la miséricorde se moque du jugement. L’angoisse du croyant est le salut des autres, pas le sien. Au verset 8 de ce chapitre, Jésus parle «des douleurs de l’enfantement». La détresse n’est qu’un signe. Ces textes nous invitent à la confiance. Nous sommes invités à être présents à ce monde travaillé par les douleurs de l’enfantement, à le voir déjà sauvé, quelles que soient les convulsions qui le secouent.

* Aumônier national catholique des prisons de France et d’Outre-Mer

Dieu, l’argent et mon Je

Jésus me parle de l’Homme, de ses épreuves et de ses douleurs;

l’Humain en notre Cité à l’argent sauvage, délétère,

est maltraité, exploité, voire tué par des lois de malheur;

le Christ m’offre l’Espérance, l’icône d’un demain Trinitaire.

La défaite de notre Cité impie

L’Evangile annonce la défaite future de notre monde impie;

les fidèles de Dieu, aujourd’hui, paraissent mis en charpie

par les Antéchrist aux lois et aux sermons scélérats;

avec toi, je bâtis un demain où le Christ régnera!

Franck Widro

L’Evangile en poche

Dimanche 17 novembre,
xxxiiie du Temps ordinaire

Première lecture: Dn 12, 1-3;

Psaume: 15

Deuxième lecture: He 10, 11-14. 18;

Evangile: Mc 13, 24-32.

Bruno Lachnitt*