Nous publions des extraits de l’intervention de l’un des responsables africains invités à l’assemblée plénière le 6 novembre:
Antoine Kambanda
Nous vous sollicitons pour travailler ensemble sur le projet d’un Institut de Missiologie et de pastorale qui se chargerait de préparer et d’accompagner les missionnaires aussi bien du Sud vers le Nord que ceux du Nord vers le Sud. Les facultés de théologie de nos universités collaboreront autour de ce projet pour proposer un parcours conjointement conçu aussi bien pour la préparation des candidats que l’accompagnement des missionnaires déjà établis.
Un institut de missiologie réfléchit sur la mission du point de vue biblique, théologique (dogmatique), pastoral, spirituel, juridique, sociologique et ethnologique. Or, le concept de mission au départ visait l’évangélisation des non-chrétiens, et s’appliquer directement aux pays lointains (pays de mission), mais aussi analogiquement, elle concerne les problèmes de la «mission intérieure». Aujourd’hui, la théologie tient beaucoup compte des contextes. C’est d’ailleurs dans cette perspective que le Saint Père parle des périphéries existentielles et géographiques.
Le modèle d’une telle orientation c’est le Seigneur Jésus Christ. En effet, en s’incarnant, le Christ est venu sauver tout ce qui était humain, non seulement les personnes individuelles, mais les réalités collectives, matérielles, que sont les civilisations et les cultures. C’est tout cela qui doit rentrer dans le courant d’amour trinitaire et recevoir la marque de la Croix. Etant donné qu’il y a plusieurs civilisations (ensemble des coutumes, des mœurs, des techniques, mieux des conditions de la vie collective dans un milieu déterminé) qui ont chacune ses valeurs propres, la ré-flexion sur la mission doit tenir compte de cette réalité.
De nos jours, il y a de questions nouvelles qui émergent en pastorale, en théologie, en catéchèse, etc. et dont on doit tenir compte dans le concret en respectant la théologie catholique contextualisée. Ces questions deviennent quelques fois des difficultés tant pastorales que doctrinales. Ainsi, l’Eglise attentive aux signes de temps est invitée à précéder ces difficultés pastorales par la création de l’institut de missiologie et de pastorale au service de la coopération missionnaire de notre temps. Tout bien considéré, il se dégage de ce qui précède qu’il y a nécessité de penser à la création d’un institut international de missiologie et de pastorale. Un tel Institut servira de cadre à ceux (séminaristes, prêtres, religieux ou laïcs) qui ont compris leur devoir missionnaire et veulent réfléchir aux exigences et à l’ampleur de la mission ad intra tout en s’ouvrant à la mission ad extra.