Lettre du Pape François

A partir du Jubilé, les Eglises locales commémoreront leurs saints, bienheureux, vénérables et serviteurs de Dieu le 9 novembre

 A partir du Jubilé, les Eglises locales commémoreront leurs saints, bienheureux, vénérables et ...
21 novembre 2024

Nous publions le texte de la Lettre du Saint-Père — publiée le 16 novembre — concernant la manière dont les Eglises particulières pourront commémorer leurs propres saints, bienheureux, vénérables et serviteurs de Dieu à partir du prochain Jubilé de 2025, chaque année le 9 novembre, fête de la Dédicace de la basilique du Latran.

Avec l'Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, j’ai voulu lancer un appel universel à la sainteté à l’intention des fidèles disciples du Christ du monde actuel. Cet appel est au centre de l’enseignement du Concile Vatican ii, qui rappelait que «tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur état ou leur forme de vie», sont appelés «à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité» (Lumen gentium, 40 ). Nous sommes donc tous appelés à accueillir l’amour de Dieu qui «a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint» (Rm 5, 5). En effet, la sainteté, plutôt que d’être le fruit de l’effort humain, signifie faire place à l’action de Dieu.

Chacun peut reconnaître, dans de nombreuses personnes rencontrées au cours de son chemin, des témoins des vertus chrétiennes, notamment de foi, d’espérance et de charité: des époux qui ont vécu fidèlement leur amour en s’ouvrant à la vie; des hommes et des femmes qui, dans diverses professions, ont soutenu leur famille et ont coopéré à la propagation du Royaume de Dieu; des adolescents et des jeunes qui ont suivi Jésus avec enthousiasme; des pasteurs qui, par leur ministère, ont répandu les dons de la grâce sur le saint Peuple de Dieu; des religieux et des religieuses qui, en vivant les conseils évangéliques, ont représenté une image vivante du Christ époux. Nous ne pouvons pas oublier les pauvres, les malades, les personnes souffrantes qui, dans leur faiblesse, ont trouvé un soutien auprès du divin Maître. C’est cette sainteté «de tous les jours» et «de la porte d’à côté» dont l’Eglise a toujours été riche à travers le monde.

Nous sommes appelés à nous laisser stimuler par ces modèles de sainteté, parmi lesquels émergent en premier lieu les martyrs qui ont versé leur sang pour le Christ et ceux qui ont été béatifiés et canonisés pour être des exemples de vie chrétienne et nos intercesseurs. Pensons aussi aux vénérables, hommes et femmes dont l’exercice héroïque des vertus a été reconnu, à ceux qui, dans des circonstances singulières, ont fait de leur existence une offrande d’amour au Seigneur et à leurs frères, ainsi qu’aux serviteurs de Dieu, dont les causes de béatification et de canonisation sont en cours. Ces processus montrent à quel point le témoignage de sainteté est également présent à notre époque où brillent comme des étoiles les grands témoins de la foi (cf. Ph 2, 15), qui ont marqué l’expérience des Eglises particulières et, en même temps, ont fécondé l’histoire. Tous sont nos amis, nos compagnons de voyage, qui nous aident à réaliser pleinement la vocation baptismale et nous montrent le plus beau visage de l’Eglise, qui est sainte et mère des saints.

Au cours de l’année liturgique, l’Eglise honore publiquement les saints et les bienheureux selon des dates et des modalités préétablies. Cependant, il me semble important que chaque Eglise particulière se souvienne à une date donnée des saints et des bienheureux, ainsi que des vénérables et serviteurs de Dieu de leurs territoires respectifs. Il ne s’agit pas d’insérer une nouvelle commémoration dans le calendrier liturgique, mais de promouvoir les figures qui ont caractérisé la spiritualité et le parcours chrétien locaux par des initiatives adéquates en dehors de la liturgie, ou de rappeler ces figures à l’intérieur de celle-ci, par exemple pendant l’homélie ou à tout autre moment jugé opportun. C’est pourquoi j’exhorte les Eglises particulières, à partir du prochain Jubilé de 2025, à se souvenir et à honorer ces figures de sainteté, chaque année, le 9 novembre, fête de la Dédicace de la basilique du Latran.

Cela permettra aux différentes communautés diocésaines de redécouvrir ou de perpétuer la mémoire de disciples du Christ extraordinaires qui ont laissé un signe vivant de la présence du Seigneur ressuscité et qui sont encore aujourd’hui des guides sûrs sur le cheminement commun vers Dieu, en nous protégeant et nous soutenant. A cet effet, des indications pastorales et des orientations pourront éventuellement être élaborées et proposées par les Conférences épiscopales.

Que les saints, en qui brillent les innombrables merveilles de la grâce divine, nous poussent à une communion plus intime avec Dieu et nous encouragent à attendre la vie nouvelle pour chanter avec eux les louanges du Très-Haut.

Rome, Saint-Jean-de-Latran,
9 novembre,
Fête de la Dédicace de la basilique du Latran

François