· Cité du Vatican ·

En Afrique on compte chaque année 20 millions de déplacés internes

Migrants invisibles

Sudanese refugees and South Sudanese returnees who have fled from the war in Sudan carry their ...
19 décembre 2024

Quand on parle de l’Afrique et de flux migratoires, on pen-se immédiatement aux traversées dangereuses en Méditerranée pour atteindre l’Europe. Or, la majorité des personnes contraintes de quitter leurs maisons restent sur le continent africain. C’est l’Amref qui met en lumière cette dure réalité, à l’occasion de la Journée internationale du migrant, célébrée le 18 décembre, en présentant les dernières données du Haut commissariat de l’onu pour les réfugiés (hcnur): chaque année, 20 millions de personnes sont contraintes de migrer à l’intérieur de l’Afrique à cause des conflits, de l’instabilité et des catastrophes climatiques. Des données qui reflètent celles de l’Internal Displacement Monitoring Centre, selon lequel l’Afrique compte au moins 35 millions de personnes déplacées à cause de ces phénomènes. Un nombre en hausse constante, qui a triplé par rapport aux 11,6 millions de déplacés internes en 2009. Les seuls conflits armés sont responsables de 32,5 millions de déplacés, dont 80% proviennent de cinq pays: la rdc, l’Ethiopie, le Nigeria, la Somalie et le Soudan. L’Amref, qui fournit une aide surtout médicale aux déplacés internes, illustre ce phénomène à travers un témoignage provenant d’Ouganda, du grand camps de Rhino. «Nous avons marché toute une semaine, traversant les routes parsemées de corps sans vie. Le bruit des coups de feu nous obligeait à nous cacher, à protéger nos enfants, en espérant arriver vivants», raconte Teresa Ngongi, une mère ayant fui le Soudan du Sud et réfugiée en Ouganda après un voyage désespéré avec ses enfants. «Les enfants pleuraient, nous courrions nous cacher dans les buissons. Arriver en Ouganda a été un miracle. A présent nous pouvons accéder aux services sanitaires de base, mais le chemin est encore long». Son histoire est celle de millions de personnes, déplacés «invisibles» dont on ne tient pas compte parce que l’attention politique et des médias se concentre sur les migrants internationaux et ceux irréguliers aux frontières. (valerio palombaro)